Les forces de l’ordre ont cette faculté d’engendrer amour et haine.
On se rappelle des moments de grâce vécus à l’occasion de… et ou le publique aimait avec un grand A ces types qui risquent leur vie pour que la nôtre soit plus douce.
Et quand un délinquant meure d’une balle tirée par l’un deux alors qu’il était exaspéré par un comportement provocateur c’est le retour à la haine !
Au lendemain de la mort de Nahel – tué par un policier après un refus d’obtempérer à Nanterre -, la France a plongé dans l’effroi et la colère le mercredi 28 juin 2023.
A l’image de ses concurrentes directes, CNews, LCI et franceinfo, BFMTV a multiplié les pages spéciales sur les conséquences de ce drame tout au long de la journée. Dans le cadre de BFM Story, Olivier Truchot et Alain Marschall ont reçu David Guiraud, député La France Insoumise du Nord, et Laure Lavalette, députée du Var et porte-parole du Rassemblement national à l’Assemblée nationale.
« IL FAUT PARFOIS SUBIR »: QUELLE STRATÉGIE POUR LES FORCES DE L’ORDRE FACE AUX VIOLENCES URBAINES?
Confrontées à des manifestants déterminés et violents après la mort de Nahel, adolescent tué par un tir de la police, les forces de l’ordre choisissent parfois délibérément de laisser les émeutiers détruire du mobilier urbain afin de ne pas attiser les tensions.
Ne pas aller au contact à tout prix. Alors que les violences urbaines se poursuivent, en réaction à la mort mardi à Nanterre, dans le Val-de-Marne, du jeune Nahel, 17 ans, après les tirs d’un policier lors d’un contrôle routier, les dégâts s’accumulent. Sur le terrain, consigne a été donnée aux forces de l’ordre de ne pas réagir face à certains dommages.
« Dans certaines situations, il peut être nécessaire de laisser brûler une voiture, un mobilier urbain pour éviter des pertes humaines », explique Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur, invitée ce jeudi de RMC.
Pendant la nuit de mercredi à jeudi, deuxième nuit de violences après la mort de l’adolescent, du mobilier urbain divers, mais aussi des mairies et des commissariats ont été visés par les manifestants et de nouveaux affrontements ont eu lieu entre membres des forces de l’ordre et civils.
« La consigne (donnée mercredi) était d’être très présent, d’avoir une attitude ferme, mais de ne pas répondre aux provocations », développe-t-elle. « Avant tout, nous ne souhaitons pas de bilan humain grave que ce soit du côté des forces de l’ordre ou des émeutiers. » À la mi-journée, Gérald Darmanin a évoqué le chiffre de 170 blessés au sein des forces de l’ordre, mais « fort heureusement aucun n’a un pronostic vital engagé ».
« Il faut parfois subir »
Selon plusieurs sources policières interrogées par l’AFP, des consignes de tempérance avaient été passées aux effectifs engagés pour éviter un « suraccident ». Dans une note de la direction départementale de la sécurité publique du Nord, consultée par l’agence, il a notamment été demandé de ne pas recourir au lanceur de balles de défense (LBD), « sauf état de nécessité ».
« On est dans une situation de crise extrêmement complexe. On subit, mais il faut aussi parfois subir », estime ce jeudi sur BFMTV le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale David Le Bars.
« La gestion des violences urbaines parfois c’est de laisser se faire certains événements quand il n’y a pas de mise en danger de mort immédiate, c’est-à-dire d’incendie avec risque de propagation », explique ce représentant des forces de l’ordre.
« Les biens passent parfois en second rideau, parce que la priorité c’est les personnes », insiste-t-il, faisant écho aux propos de Camille Chaize. « Parfois, il faut éviter le contact. »
« Des policiers ont dû se barricader »
« Il faut savoir accepter le fait de soit reculer, soit attendre », martèle-t-il. « Quand on choisit des interventions au plus mauvais moment, où on est soit sans effectif, soit sans munition, c’est là qu’on prend des risques gigantesques », justifie-t-il.
David Le Bars rappelle que les émeutes survenues depuis deux nuits étaient d’une violence inhabituelle. « Il y a eu des faits très graves cette nuit, il y a du contact direct, on a vu des armes sortir à certains endroits », déplore-t-il, assurant que « des policiers ont dû se barricader dans des commissariats ».