Des gamins pilotés par ?

Les dealers, ont tout intérét à tenir éloigné les « curieux » de leur terrain de chasse.

En donnant à des gamins des outils logistiques ils peuvent atteindre leurs objectifs.

Les dealers ont-ils calmé les émeutes? « C’est crédible » selon un spécialiste

Après plusieurs nuits de violences, le calme est revenu dans les quartiers sensibles. Spécialiste du grand banditisme, Frédéric Ploquin estime possible que les trafiquants de drogue aient voulu redonner le sens des priorités.
Merci qui? Depuis le début de la semaine, le calme est de retour dans les nombreuses villes françaises touchées par des émeutes et des pillages à la suite de la mort du jeune Nahel à Nanterre. Quelque 45.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pendant plusieurs nuits et plus de 3.200 interpellations ont eu lieu, jusqu’au plus fort des violences urbaines. Mais les forces de l’ordre ne sont peut-être pas les seules à avoir œuvré à la désescalade… Les dealers ont-ils joué un rôle dans ce retour au calme?

« C’est crédible, explique Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme et auteur de ‘Les narcos français brisent l’omerta’, dans ‘Charles Matin’ sur RMC et RMC Story. Les trafiquants de stupéfiants sont des personnes extrêmement pragmatiques. Ils comptent leurs sous tous les soirs, tous les matins. Ils organisent les 3×8 dans leurs quartiers pour assurer la vente de stupéfiants. A partir de là, le désordre n’est pas foncièrement favorable au commerce. Ils ont des zones de chalandise. Et quand elles sont troublées, quand il y a une occupation policière des quartiers, des voitures brulées, quand une partie de la main d’œuvre s’échappe avec ces petits jeunes qui vont perturber, voler, etc., vous êtes un peu déstabilisé et votre chiffre d’affaires chute. »

« Leur religion, c’est l’argent »
Selon Frédéric Ploquin, les dealers ont pu voir un intérêt à montrer leur puissance au début des émeutes. Mais il ne fallait pas que ça dure trop longtemps. « Dans un premier temps, pour les trafiquants, laisser partir ces jeunes piller, casser, brûler, c’est aussi de nouveau marquer son territoire, souligne-t-il. On dit à la police : ‘Tenez-vous à l’écart, ici c’est chez nous, on fait la loi’. Mais dans un deuxième temps, c’est le côté pragmatique de ces voyous. Les trafiquants sont avant tout ‘pognonistes’. Leur religion, c’est l’argent. Donc si l’argent ne rentre plus, ils ne croient plus en rien. Il est tout à fait possible qu’ils aient plus de poids dans les quartiers, parce que leur autorité ne s’exerce pas gentiment, que la grand-mère de Nahel par exemple qu’on a vue demander aux émeutiers de rentrer à la maison et d’arrêter de casser. »

Pour le trafic, cette agitation soudaine n’aurait pas été la bienvenue. « Ils se visent comme des commerçants. Dès lors que le quartier devient infréquentable, qu’il y a des policiers partout, des voitures qui brulent, et que vous êtes mal accueillis, c’est sûr que le point de deal va moins bien fonctionner. Les pertes peuvent vite grimper. C’est jusqu’à 100.000 euros par jour qui rentre chaque jour sur un point de deal », assure Frédéric Ploquin. « Cela peut sembler paradoxal d’imaginer que des hors-la-loi volent au secours de l’Etat, d’une certaine manière, ajoute-t-il. Mais ce n’est pas la première fois. On a souvent vu dans l’histoire, en France, des bandits pencher plus du côté de l’ordre que du désordre. »

« Oui il y a un taux de chômage plus élevé, oui, c’est plus difficile, ne serait-ce que pour la question des transports mais des emplois il y en a », a commencé le patron du Medef en parlant des banlieues.

Avant de poursuivre : « Il y a une économie parallèle en banlieue, il faut dire ce qui est, le premier employeur de la Seine-Saint-Denis, c’est probablement le trafic de drogues ». « Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui travaillent de manière informelle dans l’économie souterraine », a-t-il ajouté.

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